Gérer son budget - Les 5 règles d'or

Publié le par Wonder Lisette

On a fait du bon boulot jusqu'à maintenant. On a préparé son budget. On a créé les catégories de dépenses et les catégories de recettes. On a été rechercher les bons chiffres et on a mis en place son budget dans les règles de l'art. C'est déjà pas mal du tout.

Mais en général, quand on essaye de faire son budget, c'est qu'on n'a pas assez d'argent pour finir le mois. Il est très probable qu'avec les chiffres sous les yeux, on se dise : « oula ! Pas assez de sous !!! ».  Constater l'étendue des dégâts, c'est une chose. Faire en sorte d'en sortir - et de ne plus jamais y retomber - c'en est une autre. C'est assez simple, mais c'est loin d'être facile.

Alors bon, y a pas 36 manières de sortir du trou. En fait, il n'y en a qu'une : faire de gros efforts. « C'est pas une bonne nouvelle, ça ! » , que vous allez couiner. Ben oui et non. Comme on dit toujours : « il n'y a que le premier pas qui coûte ». C'est particulièrement vrai pour les sous. Les efforts, ce sera très dur au début - et de moins en moins avec le temps qui passe. D'abord, parce qu'on s'y habitue assez vite. Ensuite, parce qu'on progresse et qu'on élimine les problèmes au fur et à mesure. Et pour finir parce que la pression qui diminue petit à petit laisse de la place pour la vraie vie (celle qu'on vit pour soi et non pas pour les sous).

Donc, les recettes et les dépenses. La plupart des gens se disent, très logiquement, que si « total des recettes » (ce qui rentre) moins « total des dépenses » (ce qui sort) = zéro, alors tout va bien. Mais rien n'est plus faux. On doit obligatoirement respecter certaines règles en matière de dépenses et de recettes. Voici « les cinq règles d'or du budget » - selon moi.

1. On ne doit pas tout dépenser

Cette règle est toute simple : pas besoin de grandes explications. Garder une partie de ce qu'on gagne pour l'épargne et le fonds « c'est vraiment trop injuste » est une priorité absolue. Si on ne fait pas ça, c'est un peu comme si on sautait en parachute... mais sans le parachute. Pas besoin de faire un dessin pour l'atterrissage, je suppose !

2. On ne doit pas vivre au-dessus de ses moyens

L'erreur que beaucoup de gens font, c'est de calculer leur niveau de vie en fonction de la catégorie « dépenses fixes ». Mais ce qui compte ce n'est pas ce qui sort; c'est ce qui rentre ! Il faut donc partir de ce qu'on a dans la catégorie « recettes professionnelles fixes » pour calculer la somme maximum qu'on peut mettre dans la catégorie « dépenses fixes ». Un exemple.

Prenons une dame de quarante ans, divorcée et vivant seule. Dans la catégorie « dépenses fixes », cette dame paie chaque mois 1.500 € : maison, voiture, assurances, nourriture et soins de santé. Le salaire de cette dame est de 1.350 € nets par mois. Ses recettes complémentaires sont d'à peu près 150 € par mois. On pourrait se dire : « c'est tout juste, mais ça passe ». Mais en fait, c'est tout à fait faux.

Le bon calcul se fait en deux temps.

Tout d'abord on enlève 10 % de 1.350 € pour l'épargne. Il reste 1.215 €.

Ensuite, on enlève 30 % de 1.215 € pour les dépenses planifiées, le discrétionnaire et les dépenses exceptionnelles. Il reste 850  €. Ces 850 €, c'est le maximum disponible pour la catégorie « dépenses fixes ».

En schématisant, ça donne :

Recettes professionnelles fixes = 1.350 € = 100 %

Répartition des recettes professionnelles fixes par catégories de dépenses :

10 % de 100 % 30 % de 90 % 70 % de 90 %
TOTAL -> 100 %
Dépenses d'épargne Dépenses planifiées Dépenses fixes  
  Dépenses discrétionnaires    
  Dépenses exceptionnelles    
       
= 135 € = 365 € = 850 € = 1.350 €


Dans notre exemple, la dame vit à plus de 40 % au-dessus de ses moyens. Les 150 € de recettes complémentaires peuvent uniquement servir à l'épargne ou à monter un fond d'urgence. Au plus petit changement de sa situation, au plus minuscule imprévu, la dame plonge dans le rouge. Puisqu'elle dépense tout ce qu'elle gagne (1.500 € de recettes moins 1.500 € de dépenses = zéro), il est quasiment impossible pour elle de mettre un sou de côté. En cas de pépin, elle ne peut jamais rembourser sa dette. Elle entre donc rapidement dans une spirale qui l'entraîne à rompre la troisième règle du bon budget :

3. On ne doit JAMAIS JAMAIS JAMAIS vivre à crédit

Attention, il faut bien lire le titre qui dit « vivre à crédit » et non pas « faire un crédit ». Parfois, ça peut être intéressant de faire un crédit. Par exemple, pour acheter une maison quand on sait qu'elle va doubler de valeur en dix ans. Ou pour faire des études dans un secteur en plein essor où les salaires sont le triple de ce qu'on gagne.

Mais vivre à crédit, ça n'a rien à voir. Vivre à crédit, c'est acheter des choses qui vont disparaître très vite (vacances, sorties, nourriture) avec de l'argent qu'on ne gagnera jamais. Une fois passées, ces choses éphémères ne reviennent plus. Mais le crédit, lui, il est là pour rester. Parfois, beaucoup plus longtemps qu'on ne le voudrait (voir l'article sur le crédit permanent).

Conclusion : on doit payer les dépenses fixes avec les recettes fixes, un point, c'est tout. Payer les dépenses fixes avec un crédit, c'est du suicide budgétaire !

4. On ne doit jamais dépenser ce qu'on n'a pas encore gagné

Dans l'article sur les catégories de dépenses, on a vu qu'on peut planifier un achat. Par exemple des vacances à Cuba, en utilisant l'enveloppe « recettes planifiées » qu'on remplit mois après mois (avec les dividendes des actions de Tonton Gaston). Mais il ne faut jamais faire l'achat avant d'avoir réellement les sous en main !!! Prenons un exemple extrême, où le verbe « gagné » est pris au sens propre.

Depuis plus de trente ans, un monsieur joue chaque semaine au Lotto. Il ne mise pas bien gros et ne gagne jamais rien. Mais comme il a bien écouté le slogan qui dit que « 100 % des gagnants ont tenté leur chance », le monsieur ne se décourage pas.

Et puis un beau jour, paf ! En vérifiant les chiffres au tirage du  mercredi soir à la télé, le monsieur se rend compte qu'il a joué les 6 numéros gagnants. Ça ne pouvait pas mieux tomber ! Car le monsieur n'a pas un balle de côté, pas mal de dettes et des tas d'envies à satisfaire : acheter une Ferrari Testarossa, faire une croisière de luxe sur le Nil, s'offrir un dîner gastronomique au Comme Chez Soi et s'acheter une Rolex en or massif.

Le monsieur passe de la stupeur à la folie en trois dixièmes de seconde top chrono. Dès le lendemain, il file réserver sa croisière, fait un crochet par le joaillier du coin et téléphone au Comme chez Soi pour réserver une table de douze personnes (sa famille au grand complet). Chez Ferrari, mauvaise nouvelle : « Hélas, Cher Monsieur, la Testarossa F512M n'a été produite qu'en 500 exemplaires et cela fait bien longtemps qu'on n'en trouve plus qu'au compte-goutte, à minimum x millions d'euros ».

Du coup, un début d'angoisse prend soudain le monsieur à la gorge. « Mais combien j'ai gagné, au fait ? »

Il appelle la Loterie Nationale et là, c'est la douche glacée : le tirage a été annulé « pour vice de procédure ».

Au final, le monsieur s'en sort avec une grosse engueulade chez le joaillier et au restaurant. À l'agence de voyage, on lui retient une indemnité d'annulation de 2,5 % sur le total de la croisière à 10.000 €. Soit 250 € (qu'il n'a pas, et qu'il paie donc à crédit avec sa carte Machin Truc).

« Mais quel crétin ! Jamais je ne ferais un truc pareil », que vous allez me dire. Sans doute, mais que celui qui n'a jamais acheté une petite folie en se disant « pas grave, je touche demain » lui jette la première pierre...

En parlant de demain, passons à la dernière règle du bon budget - qui n'est pas la moins importante :

5. On ne doit jamais remettre à demain ce qu'on doit payer le jour-même

Un vieux dicton populaire dit : « qui paie ses dettes, s'enrichit ». Ça peut paraître paradoxal : comment est-il possible de devenir plus riche avec moins d'argent ?! L'explication est pourtant très simple : qui dit « dette » dit « intérêts ».

J'ai bien écrit « dette » et pas « crédit ». Une dette c'est une somme d'argent qu'on doit dans sa totalité, et tout de suite. Un crédit c'est un contrat de paiement échelonné dans le temps, selon des modalités qui ont été négociées. Ce n'est pas du tout la même chose. Dans le cas de la dette, on ne peut rien négocier : les intérêts, on les subit. Dans le cas du crédit, on sélectionne celui qui nous convient le mieux : les intérêts, on les choisit.

Bien sûr, on a toujours un peu de temps pour payer une facture (de quelques jours à un mois, en général). Mais si on tire trop sur la corde, le résultat ne traîne pas : lettres d'huissier, pénalités, saisies, etc.

Dans le cas du crédit, on tire aussi sur la corde - la différence, c'est qu'on a accepté de payer pour pouvoir le faire. C'est le principe des intérêts, c'est-à-dire une compensation qu'on verse à la personne qui nous rend le service de nous prêter de l'argent.

Alors c'est super, de pouvoir s'offrir les services de quelqu'un. Mais c'est en général assez cher. Il faut en avoir les moyens. Tout le monde n'a pas la possibilité de vivre dans le luxe, avec chauffeur, personnel de maison et coach privé. Pour le crédit, c'est pareil. C'est réservé à ceux qui en ont les moyens.

Par contre les dettes, c'est comme une vilaine coupure. Ça peut s'infecter en un rien de temps et devenir vraiment très grave. Prenons un exemple :

Un jeune homme fraîchement sorti de l'école quitte ses parents et s'installe dans un studio. Il trouve un job sympa avec un petit salaire : tout juste le double de ce qu'il recevait comme argent de poche quand il était étudiant. Pour lui, c'est la fortune. Il commence par s'acheter un lecteur de DVD, puis la saison deux de la série « Les exterminateurs » et enfin un I-Phone flambant neuf. À la fin du mois, il lui reste 5 € sur son compte. Il se dit : « pas de problème, je suis dans le vert : c'est vraiment génial l'indépendance ! » Oui, mais le lendemain, la facture de son forfait « téléphone - TV digitale - Internet » arrive : 89 € ! Aïe... Ce n'était pas prévu au programme. Le jeune homme décide de payer quand il aura un peu renfloué sa caisse. Il met la facture sur une pile au-dessus du frigo et il l'oublie au bout de deux jours. Mais le fournisseur d'accès, lui, ne l'oublie pas. Après quelques semaines et de nombreux rappels, la facture se retrouve au service contentieux. Et là, ça ne rigole plus du tout. Les 89 € ont gonflé à 250 €, intérêts et pénalités compris. Le jeune homme a 24 heures pour payer, lui annonce l'huissier. Sinon, c'est la saisie sur salaire.

Galère ? Non, pas si on a un bon budget et qu'on le suit régulièrement !

Je rappelle donc les cinq règles d'or d'un bon budget :

1. On ne doit pas tout dépenser
2. On ne doit pas vivre au-dessus de ses moyens
3. On ne doit jamais vivre à crédit
4. On ne doit jamais dépenser ce qu'on n'a pas encore gagné
5. On ne doit jamais remettre à demain ce qu'on doit payer le jour-même

Pour la suite, on va voir les principaux ennemis qui menacent un bon budget. En commençant par le pire de tous : le « crédit permanent ».

Wonder Lisette


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