Le découvert à la banque - 2ème Partie

Comment remonter son découvert à la banque ?

 

Dans la première partie de la page, on a expliqué comment il fallait tenir son livre de caisse. Voyons maintenant à quoi ça sert. On va analyser l'exemple d'un gars qui a des problèmes de négatif à la banque. En 2008, il termine l'année à - 930 €. Voyons comment il sort du trou à l'aide d'un budget et d'un livre de caisse.


Utilité du livre de caisse : éliminer son découvert bancaire (et ne plus redescendre en négatif !)


Le truc le plus sympa, avec un livre de caisse, c'est qu'on voit de suite si on s'enfonce ou si on remonte sur son compte en banque. Voici un petit exemple en deux images.


Première image : le livre de caisse du gars entre janvier et juin 2009


Livre de caisse semestre 1


Sur la première ligne, on trouve l'année (2009) et les mois (Janv, Févr, etc.)


La ligne « débit » ce sont toutes les dépenses. C'est le total de tous les sous qui sont sortis du compte en un mois. C'est pour ça qu'il y a un signe - devant.


La ligne « crédit » ce sont toutes les recettes. C'est le total de tous les sous qui sont rentrés sur le compte en un mois.


La ligne « balance », c'est la différence entre les deux lignes qui précèdent. C'est-à-dire toutes les recettes moins toutes les dépenses. Je rappelle qu'on ne doit pas dépenser plus que ce qu'on gagne. La balance doit toujours être positive et verte, donc.


Jusque-là, c'est super facile : on a déjà vu tout ça dans les cinq règles d'or du budget.


« Et la ligne « solde reporté », juste sous l'année ? » que vous allez demander. C'est là que le livre de caisse devient purement génial. J'explique.


Dans un budget, le solde c'est ce qu'on trouve quand on a « fait la balance ». C'est donc le résultat d'un calcul. Pour le mois de janvier de l'exemple, c'est le résultat qu'on trouve quand on fait « total des recettes » (ou « crédit » -> 2.059 €) moins « total des dépenses » (ou « débit » -> 2.017 €). Ce résultat, c'est 42 € en positif (en vert). Ça correspond à ce qui reste du budget à la fin du mois de janvier.


Si on n'a qu'un budget sans livre de caisse, on se contente de laisser les 42 € du budget dans le total de janvier et on passe à la colonne de février.


Mais dans un livre de caisse, ces sous-là doivent obligatoirement aller quelque part. Dans un livre de caisse, il n'y a pas de case « parking » prévue pour les sous. Les sous doivent circuler. Le livre de caisse, comme son nom l'indique, sert à écrire ce qui passe par la caisse. Pas question de glisser les billets (ou les dettes...) au fond du tiroir et de les oublier !


Ce qu'on doit faire dans le livre de caisse, c'est reporter les sous d'un mois à l'autre dans la case « solde reporté ». On voit très bien comment ça marche en suivant le « solde reporté » dans l'exemple.


Dans le livre de caisse, en janvier, le « solde reporté » est de 870 €. Ça correspond à ce qu'il y a sur le compte le 1er jour du mois.


En février, le « solde reporté » est de 912 € (c'est-à-dire les 870 € du 1er janvier plus les 42 € qui restaient le 31 janvier).


Très logiquement, il faut que le « solde reporté » ne cesse d'augmenter au fil des mois. Ce n'est pas difficile à comprendre.


Mais dans notre exemple, bardaff ! En février, c'est l'embardée Balance : - 92 €. Le « solde reporté » en mars sera donc de 820 € (912 € de « solde reporté » du 1er février - 92 € de balance du 28 février).


La ligne « solde reporté » donne une information très très très précieuse : savoir si on est en perte ou si on est en bénéfice. « En perte ou en bénéfice ? Hein ? »  que vous allez couiner. Ben oui. Au 1er mars, par rapport au 1er janvier, on a « perdu » 50 € (-> 820 € qu'on a en mars moins 870 € qu'on avait en janvier = - 50 €). On est donc en perte. On descend, quoi.


On voit très bien dans l'exemple que chaque mois qui passe creuse un peu plus le trou : le « solde reporté » est à 912 € en février, à 820 € en mars et enfin à 613 € en avril. Ce n'est pas bon du tout : ça n'arrête pas de descendre !


Et puis pendant le mois d'avril, une grosse somme arrive sur le compte. Ça se voit dans la case crédit : + 4.770 €. C'est plus du double d'une recette moyenne !


Conséquences :


1. Une balance d'avril énorme et très verte : + 2.554 € !

2. Un solde reporté en mai d'un montant phénoménal : + 3.167 €


« Tout ça c'est super. Mais comment ça se fait qu'en mai la balance soit de nouveau négative : - 1.366 € ?! Il est débile ou quoi, le gars qui tient son livre de caisse ?! »  que vous allez couiner.


Ah non, il n'est pas débile. Il n'est pas débile du tout, même. Regardons-y d'un peu plus près.


En avril, il reçoit un premier pactole de + 4.770 € (2.500 € de plus que la moyenne). En mai, re-bingo : il touche + 3.134 € (1.000 € de plus que la moyenne). Qu'est-ce qu'il en fait ? Simple.


1. En mai, il prend une partie du pactole d'avril et puis il le dépense sur son compte d'épargne. Ça lui fait - 4.500 € de dépenses (la dépense d'épargne plus les dépenses fixes).


C'est beaucoup de dépenses, mais il sait qu'il peut se le permettre : le solde négatif dans la balance de mai est largement compensé par le solde positif dans la balance d'avril. Il sait que + 2.554 € - 1.366 € ça donne + 1.188 €. Avec ces + 1.188 € qui lui restent, il va reboucher le trou de son découvert bancaire en une seule fois.

 

« Mais comment on sait qu'il a un découvert bancaire ? »  que vous allez couiner.


La règle est simple : si le « solde reporté » au début du mois n'est pas au moins égal au montant de son salaire de la fin du mois, c'est qu'il est en négatif.


Dans notre exemple, le salaire du gars est de 1.800 €.


Le 30 mars, il était donc à - 1.187 € sur son compte (car - 1.187 € de découvert le 30 mars + 1.800 € de salaire le 31 mars = + 613 € de « solde reporté » le 1er avril !)


2. En juin, il re-dépense 1.000 € sur son compte d'épargne. C'est pour ça qu'il y a - 3.175 € dans la case dépenses. Mais il a calculé un peu juste. Même en finissant le mois de mai en positifsolde reporté » en juin de 1.801 €, c'est-à-dire le montant de son salaire du 31 mai), il termine juin de nouveau en négatif : - 342 €. Il a craqué pour une un Smart Phone avec plein de gadgets...


Il s'est bien rattrapé depuis janvier, en tout cas.


Dans la deuxième image, on va voir qu'il va redégringoler à partir de juin. Et on va aussi voir qu'il s'en sortira quand même, grâce à la mise en place d'un budget !


Deuxième image : le livre de caisse du gars entre août et décembre 2009


Livre de caisse semestre 2


Il est incorrigible, notre gars. Il termine le mois de juillet de nouveau en négatif à la banque. Pour preuve: le « solde reporté » en août est à 1.329 €. Le négatif à la banque était donc de ? De ? ...


Ralalala ! Faut écouter aussi !  Son salaire de 1.800 € du 31 juillet moins le « solde reporté » de 1.329 € du 1er août = son négatif de - 471 € sur son compte le 30 juillet.


Et ça continue en août : - 458 € de balance à la fin du mois d'août. Et paf ! Les 1.329 € de « solde reporté » le 1er août - 458 € de balance le 31 août = 871 € de « solde reporté » le 1er septembre.


Et le négatif ? 1.800 € - 871 € = - 929 €.


« Comment ? Ça dit - 458 € dans la balance mais il est à - 929 € à la banque ?! Mais c'est horrible ! » que vous allez couiner. Pas qu'un peu que c'est horrible. La raison est simple : quand on creuse un trou sur un trou, on s'enfonce. Perdre - 458 € en août ça se voit dans la balance. Mais on n'a pas gardé de trace des dettes qui venaient d'avant. C'est pour ça qu'à la banque il est plus dans le trou que dans la balance. À la banque les dettes se sont accumulées. Dans la balance, les dettes sont restées dans leur case du mois sans contaminer le mois suivant.


L'évolution des pertes dans la balance depuis juin, ça donne : - 342 € -> - 471 € -> - 458 €. Sur trois mois, le gars a dépensé 1.271 € de plus que ce qu'il a gagné. Ça va très très très mal.


D'ailleurs, le 30 août, quand il voit son négatif de - 929 € à la banque, le gars il se dit : « Ben merde alors ! Je suis qu'un grand couillon ! Faut que ça change ! » , qu'il se dit comme ça, le gars.


Et là, fini de rire. Plus de gazous, plus d'embardée, plus de Smart Phone. Un budget, et que ça saute !


Le gars décide de commencer son budget en septembre et il se donne jusqu'à la fin de l'année pour remonter son découvert à la banque. Il fait ses catégories, va rechercher toute sa paperasse, il prévoit tout ce qu'il faut prévoir et il aligne ses dépenses sur son salaire et sur ses prévisions de recettes.


Et qu'est-ce qu'on voit ? Hein ?...


À partir de là, plus que du vert chez le gars. Pas de hasard. C'est son budget. Il ne se laissera plus couillonner par un Smart Phone, ben ça c'est sûr. En septembre, il réduit son trou en grattant comme il peut dans tous les coins. Il termine le mois avec + 327 € de balance. Ça va donc diminuer son découvert bancaire d'autant.


Le 30 septembre, il n'est donc plus qu'à : 1.800 € de salaire moins 1.198 € de « solde reporté » = - 602 € de découvert à la banque. Avec une dette de 602 €, il doit bien 327 € de moins qu'avec un trou de 929 €. Y a pas photo, ça remonte !


Fin octobre, nouvelle remontée. Avec les + 168 € de balance du 31 octobre, il parvient à - 434 € de découvert à la banque (dit autrement : 1.800 € de salaire d'octobre moins 1.366 € de « solde reporté » le 1er novembre = - 434 € de découvert à la banque).


Le gars met le paquet en novembre : + 667 € de balance !!!


Ça y est : il a réussi à rattraper son négatif à la banque - qui était de - 434 € à la fin d'octobre. Mais en plus il lui reste un petit peu de sous pour commencer décembre avec la TOTALITÉ de son salaire disponible, sans plus aucune dette ni aucun négatif pour lui rogner ses sous dès le premier du mois.


On voit donc bien dans le livre de caisse que pour décembre, le « solde reporté » est de 2.034 €. C'est plus que les 1.800 € de salaire. C'est parce que quand le gars a touché son salaire, le 30 novembre, il lui restait encore 234 € sur son compte. Il n'était pas en négatif à la fin du mois.


Sur son compte à la banque, le gars est passé de - 929 € le 31 août à + 234 € le 30 novembre. Tout ça grâce à un simple budget.


À partir de décembre, le gars va arrêter de payer ses dépenses fixes avec des sous qu'il emprunte à la banque en descendant dans le rouge. Mieux : il continue de terminer dans le vert. En 2010, ce petit gars commence le mois de janvier avec son salaire, PLUS 396 € de report (venant de la balance positive du mois de décembre). Ça lui fait donc + 2.430 € à dépenser pour janvier, au lieu de 1.800 €. C'est beau, un budget !


Et cerise sur le gâteau : il termine l'année dans le vert. On voit que sur l'année 2009, le total des recettes moins le total des dépenses = + 1.560 €.


Il est vraiment balaise, non ?


Moi, je dirais que c'est un exemple à suivre. Pas vous ?


Wonder Lisette

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