Gérer son budget - Les catégories de recettes

Publié le par Wonder Lisette

Dans le billet précédent, nous avons passé en revue les cinq grandes catégories de dépenses dans un budget. Il est temps de se pencher sur les recettes, c'est-à-dire les sous qui rentrent.


J'en vois d'ici qui rigolent en coin. Des sous qui rentrent ? Pas aussi vite qu'ils sortent ! Ha, ha, ha !


OK, c'est vrai, la principale catégorie de recette est assez simple pour la plupart des gens. C'est tout bêtement les sous qu'on gagne en travaillant ou


1. Les revenus professionnels fixes


Les revenus professionnels, c'est en grande partie un salaire. Enfin, c'est ce qu'on se dit en regardant ce qu'on gagne tous les mois. Mais hého ! Il faut aussi lire sa fiche de paie (et pas que les chiffres !) Si on mélange tout, on prend de sacrés risques. Exemple :


Monsieur X., fonctionnaire, gagne 1800 euros nets par mois. Dans son budget de l'année, il inscrit évidemment 12 fois 1800 euros. Mais Monsieur X. touche également une indemnité de déplacement (25 euros par mois), une prime de fin d'année (550 euros en décembre), un pécule de vacances (1000 euros en juillet), une participation aux frais d'affiliation syndicale (100 euros chaque année, en mai). Sans compter les remboursements de mutuelle, les cours de rattrapage en comptabilité qu'il donne à gauche et à droite sans les déclarer au fisc ou l'argent que les impôts lui remboursent (ben tiens...) Monsieur X. ne voit pas pourquoi il devrait faire la différence entre une rentrée d'argent et une rentrée d'argent. Des sous, c'est des sous.


Oui, sauf que tous les sous qu'il gagne ne sont pas aussi « sûrs » qu'il le croit ! Ne parlons pas du risque de se retrouver au chômage. Dans notre exemple, le contrat de Monsieur X. est en béton armé. Mais imaginons que, crise oblige, l'administration décide de supprimer les avantages en nature (frais de déplacement et remboursement de la prime syndicale) ? Ou, plus grave, de raboter sérieusement le pécule de vacances des fonctionnaires, pour cause de restrictions budgétaires ? Ou même - ça arrive - que Monsieur X. tombe malade et se retrouve chez lui, avec pour tout salaire le minimum garanti par sa mutuelle ?


Les revenus professionnels, c'est le salaire - un point, c'est tout. Le reste doit être répertorié dans d'autres catégories. Pourquoi ? Parce que c'est AUSSI sur base des recettes qu'on calcule son budget. Si on voit trop large ou qu'on mélange tout, on se prendra le mur tôt ou tard !


Et les autres sous qu'on gagne en travaillant, on les met où alors ? Tout ce qui ne fait pas partie du salaire net garanti, ce sont :


2. Les revenus professionnels complémentaires


Les primes, les pécules, les heures supplémentaires, les indemnités de chômage technique, les participations aux bénéfices, les revenus « au noir » (pour les vilains qui trichent) etc. vont dans la catégorie revenus complémentaires. Comme son nom l'indique, cette catégorie regroupe tout ce qu'on gagne « en plus » du salaire. Ce ne sont pas des sous qu'on gagne régulièrement chaque mois. Des fois, on les a. Des fois, on les a pas. C'est pour cette raison qu'il ne faut pas compter dessus pour payer les dépenses fixes. Mieux vaut s'en servir pour payer les dépenses d'épargne, par exemple.


En troisième lieu, on va isoler les rentrées d'argent qu'on peut prévoir « à la très grosse louche » et si « tout marche comme prévu ». Ce sont 


3. Les recettes planifiées 


Là-dedans, on met tous les sous qui devraient normalement rentrer, mais qui ne viennent pas des revenus du travail. Par exemple : les remboursements des impôts sur lesquels on compte (parce qu'on fait sa déclaration en ligne et que le simulateur a « prévu » qu'on serait remboursé d'autant). Ou les loyers qu'on touche en louant la maison de campagne de sa grand-mère à des touristes hollandais. Ou les dividendes qu'on gagne sur les actions Machin-Truc-Brol que l'on a reçues en héritage de son grand-oncle Albert.


Ces sous-là, c'est le beurre dans les épinards. Tout comme les revenus complémentaires, les recettes planifiées ne peuvent pas servir à payer les dépenses fixes. Mais on peut utiliser des recettes planifiées pour des dépenses planifiées. Exemple : faire avancer plus vite la cagnotte « dépense planifiée : vacances à Cuba en 2012 ». Si on n'obtient pas ce qu'on avait espéré, ce n'est pas grave. On partira à Cuba en 2014. Le principal, c'est d'y aller, non ?


Maintenant vous pourriez dire : « mais moi, des fois, je gagne au Poker. Je les mets dans quoi, ces sous-là ? » C'est ici qu'on arrive à la catégorie suivante :


4. Les recettes exceptionnelles


Comme pour les dépenses du même nom, ces recettes-là arrivent toujours à l'improviste. Gagner au « Grat'O'Tac », trouver un billet de cent euros sur une plage déserte, hériter de son oncle Albert, etc. Souvent, le premier réflexe sera de tout claquer en « dépenses pour le plaisir ». C'est très humain, mais pas vraiment futé. OK, ces sous-là n'étaient pas prévus au départ. On peut donc se permettre de satisfaire ses caprices en claquant tout sans réfléchir. À condition bien sûr de ne pas se plaindre ensuite qu'on est toujours fauché...


Et pour terminer, la dernière catégorie de recettes


5. Les recettes « budgétaires »


« Hého, j'suis pas une banque, moi ! », que vous allez me dire. Faut croire que non, puisque vous lisez Abracad'Argent .


Ce qui important quand on tient un budget, c'est de comprendre à quoi il sert. Quand on voit de ses propres yeux les avantages de se discipliner face aux sous, c'est là qu'on se dit : « Yééé, chui le/la plus fort/e ! Respect Moi !!! »


Un exemple simple :


Mettons qu'on avait prévu de dépenser 2400 euros d'électricité en 2009. On a fait une enveloppe de 200 euros par mois dans la catégorie « Dépenses fixes - Électricité ». Lorsque le décompte final arrive, surprise ! À force de bons plans « anti-gaspi », on a consommé 800 KW de moins que prévu ! Sur la facture, y a écrit : 1800 euros. Yeeehaaa !


Mais minute, papillon. Ces 600 euros qui tombent du ciel, on les met où ? Ce ne sont pas des recettes exceptionnelles, parce que le « facteur chance » n'a rien à y voir. Ce ne sont pas non plus des recettes planifiées : calculer le coût moyen de sa consommation électrique en Belgique, c'est rigoureusement im-pos-si-ble pour Monsieur Tout Le Monde.


Ces 600 euros, ce sont des sous qui étaient prévus au budget et qu'on a pas dû dépenser. Si on avait pas tenu de budget, ces sous n'existeraient même pas. On se contenterait de râler sur les 1800 euros de facture sans réaliser qu'on l'a échappé belle.


C'est la raison pour laquelle tout ce qui était prévu au budget et n'a finalement pas été dépensé doit être mis à part. Il faut considérer ces recettes comme le salaire qu'on reçoit pour avoir pris la peine de tenir correctement son budget. Ça donne des ailes pour la suite.


Bon, je récapitule les cinq catégories de recettes :


1. Les revenus professionnels fixes

2. Les revenus professionnels complémentaires

3. Les recettes planifiées

4. Les recettes exceptionnelles

5. Les recettes « budgétaires »


Pour la suite, accrochez-vous : on va voir comment mettre en place son budget. Ça va chauffer !


Wonder Lisette

Publié dans Gérer son budget

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