Gérer son budget – Les bons plans du budget – N° 1 : savoir gérer le calendrier du budget

Publié le par Wonder Lisette

Jusqu'à maintenant, j'ai surtout insisté sur ce qu'il ne fallait pas faire dans un budget (voir la série sur les ennemis du budget : le crédit permanent, le découvert bancaire, les addictions, la publicité et les catastrophes imprévues).

C'était la partie difficile et pas marrante. Nous allons passer à quelque chose de beaucoup plus agréable : les bons plans d'un budget.

Car oui, un budget ça marche très bien. Dans la grande majorité des cas, c'est juste une question d'être un peu discipliné et ordonné. Tout le reste, ce n'est que de l'encodage.

« Oulala ! Mais non ! Moi j'ai jamais assez de sous / pas un balle / le compte en super négatif, etc. » , que vous allez couiner. Pas de jérémiades.  Tout ça peut très bien s'arranger assez vite, avec un peu de méthode et de détermination.

Le premier bon plan budget, c'est certainement la gestion du calendrier. Comme dans le dicton « le temps c'est de l'argent », n'est-ce pas ?  Ce dicton n'a pas été inventé par hasard : en fait c'est l'exacte vérité. Nous avons d'ailleurs vu dans l'article sur le crédit permanent et sur le découvert bancaire que c'est grâce au temps que les banques calculent de (trop) gros intérêts. Il est donc primordial de surveiller attentivement le calendrier quand on tient un budget.

« Euh... oui d'accord, mais comment on fait ? »  que vous allez vous demander.

Et bien bonne nouvelle : il y a de très bons outils à disposition qui n'attendent qu'une seule chose – c'est qu'on s'en serve.

Outil n° 1 : les ordres permanents

« Les heiiiiin ? »  que vous allez soupirer. Les ordres permanents. Explication :

Comme on s'en douterait, un ordre c'est une instruction. Dans ce cas-ci, c'est une instruction qu'on donne à sa banque. Du type : « Assis ! Couché ! Debout ! Etc. » Sauf qu'il s'agit d'une banque et non d'un chien. Les ordres sont donc plus des : « Fais le virement ! Paie cette facture ! Etc. »

Celles et ceux qui ont un chien savent parfaitement pourquoi il faut rajouter « permanent » derrière l'ordre. On peut en effet dire au chien : « donne la papatte ». Il le fera une fois et puis c'est tout. Si on veut qu'il recommence, il faut répéter de nouveau le « donne la papatte » au chien. Et ainsi de suite. Aucun intérêt en ce qui concerne la papatte : au bout de dix « donne la papatte », le chien et le maître en auront complètement marre.

Mais pour ce qui est du « pas manger le gentil chat-chat », ce serait vraiment pénible d'avoir à le répéter toutes les cinq minutes... Y a donc intérêt à ce que le chien comprenne que c'est un ordre qui vaut une bonne fois pour toutes. Ou alors, que c'est un ordre qui vaut jusqu'à... nouvel ordre (par exemple en cas d'exception, du genre le gentil chat-chat du méchant voisin que le chien-chien peut bouffer ! Je blague ! )

Les ordres permanents qu'on donne à la banque fonctionnent exactement de la même manière. On dit à la banque : « verser 100 € tous les 1ers du mois sur le compte d'épargne n° xxx-xxxxxxx-xx ». Et la banque le fait, jusqu'à ce qu'on lui dise d'arrêter.

On peut aussi dire à la banque de faire le versement pendant 6 mois et puis d'arrêter. C'est le client qui est le maître, dans le cas des ordres permanents. Il décide combien d'argent, combien de temps, de quel compte vers quel compte, etc.

L'ordre permanent, c'est vraiment un outil très intéressant. Pourquoi ? Parce qu'il y a des choses qu'on pourrait remettre au lendemain, si on s'écoutait. Par exemple on peut être très tenté de faire ses dépenses d'épargne « plus tard ». Surtout si on est en train de lorgner sur le tout nouveau Smart Phone qui coûte justement ce qu'on devrait normalement mettre de côté tous les mois. On se dit : « Non ! Je résiste ! Ce n'est pas prévu ce mois-ci, donc ça doit attendre... mais j'ai ces sous, nom de nom ! C'est les sous des dépenses d'épargne... Et siiii ?... »  Du coup on rentre à la maison en râlant, on se trouve mille bonnes excuses pour ne pas faire le virement et le lendemain on claque les sous de l'épargne en dépense discrétionnaire non prévue. C'est très très mal !

Avec un ordre permanent, on se coupe automatiquement l'herbe sous le pied. Tous les mois, comme un bon chien-chien, la banque fait ce qu'on lui a dit de faire. D'une certaine façon, elle nous rappelle l'exemple qu'on avait décidé de suivre. C'est un autre nous-même, venu du passé, qui nous dit : « Non, pas de Smart Phone ! Tu épargnes d'abord, souviens-toi ce que tu as prévu pour les vacances à Cuba ! »  Et les sous sont dépensés automatiquement sur le compte d'épargne à la date indiquée. Un point, c'est tout.

Petite remarque au passage : l'ordre permanent est un tue-dette redoutable. Il suffit de diviser la dette par un délai raisonnable et de laisser faire la banque. Exemple :

Mettons qu'un petit gars ait 3.000 € de dette en crédit permanent. Il décide de rembourser en 2 ans (24 mois). Ça lui fait 3.000 € divisé par 24 mois = 125 € par mois.

Mais notre petit gars se connaît : au bout de deux mois, il va baisser les bras en disant que c'est trop dur. Alors il va s'obliger à tenir la longueur. Il établit donc un ordre permanent de 125 € vers le compte de la société de crédit, qui débute le 2 janvier 2010 et se termine le 2 janvier 2012. Et puis il ne s'occupe plus que d'une chose : regarder fondre sa dette et ses intérêts comme neige au soleil.

En fait, je vais vous dire un faux secret : l'ordre permanent, c'est autant à sa banque qu'à soi-même qu'on le donne...

Outil n° 2 : les virements avec date mémo

« Les quoi ?!  » , que vous allez couiner. C'est pas ma faute : je sais que le jargon de la banque est un peu difficile à comprendre. J'explique.

Le virement fait partie des « opérations ». Virer de l'argent veut dire qu'on déplace des sous d'un compte vers un autre. La date mémo, c'est tout simplement la date à laquelle on veut que les sous se déplacent.

Explication.

J'ai dit dans les articles précédents qu'une dette doit toujours être payée sur le champ. Ce qui vaut aussi pour les factures : dès qu'on les reçoit, il faut les payer.

Seulement voilà : on a toujours un peu de temps pour faire le paiement d'une facture. Combien de temps ? C'est simple : on regarde sur la facture quelle est la « date d'échéance » (c'est la date à laquelle il faut que la facture soit payée, sinon on se fait taper sur les doigts - aouch !).

Dans la plupart des cas, la « date d'échéance » tombe quelques jours après le moment où on reçoit sa facture. Parfois, on a même quinze ou vingt jours pour la payer. Il est donc un peu bête de la payer le jour où on la reçoit. Surtout si c'est un gros montant. Je prends un exemple :

Le 2 septembre, on reçoit un « avis d'échéance » de son assureur. Cet avis dit à peu près ceci : l'assurance omnium de la voiture se termine le 30 octobre. Il faut payer 365 € pour continuer d'être assuré. La « date d'échéance » sur l'avis est le 29 octobre.

Dans ce cas-là, qu'est-ce qu'on fait ? On a deux solutions :

- Payer tout de suite les 365 €, dès le 2 septembre
- Payer quelques jours avant la date d'échéance, le 26 octobre (les sous ne font pas le déplacement en trois secondes d'un compte à l'autre -> il faut compter trois jours pour le voyage).

Payer juste avant la date d'échéance a ses avantages. D'abord, la facture entre dans le budget au bon moment : c'est-à-dire juste quand l'assurance se termine. Si on payait dès qu'on reçoit l'avis d'échéance, la facture serait payée 55 jours en avance (le 2 septembre). Ensuite, ça permet de ne pas descendre dans le rouge, si on n'avait pas prévu les sous dans le budget en septembre, mais plutôt en octobre (ce qui était bien planifié, puisque c'est en octobre que la facture doit être payée). Et pour terminer ça préserve la marge de sécurité du budget de septembre, en cas de tuile imprévue.

Le problème, c'est qu'entre le 2 septembre et le 26 octobre (29 octobre moins trois jours de déplacement des sous), on a toutes les occasions de paumer la facture dans un tas de paperasse accumulée. L'idéal serait de la payer tout de suite, tant qu'on l'a sous les yeux.

Avec le virement date mémo, on peut combiner les deux systèmes : on paie tout de suite et plus tard. « Hein ! Mais comment c'est possible ?! »  que vous allez couiner. C'est très simple. On remplit le virement et dans la case « date mémo », on inscrit 26/10/09 (par exemple). Ça veut dire que la banque doit enregistrer le virement tout de suite. Mais que les sous ne peuvent partir que le 26 octobre : pas avant et pas après. En attendant cette date, les sous doivent rester où ils sont. C'est-à-dire sagement parqués sur le compte en banque.

Ainsi, on est sûr de ne rien oublier. Dès qu'on a encodé le paiement, on classe soigneusement sa facture au bon endroit. Ensuite on rajoute l'info au budget et dans le livre de caisse. Et puis on n'y pense plus : tout est automatique.

Outil n° 3 : le PC banking

Ne couinez pas ! J'explique !

Le PC banking, comme son nom l'indique, permet d'utiliser le compte bancaire par ordinateur. Monsieur Tout le Monde peut y avoir accès, à condition d'être équipé d'un ordinateur, d'un lecteur de carte (fourni par la banque) et d'une connexion à Internet. Je rajoute : et d'un excellent pare-feu (ou firewall, en anglais) - non seulement sur l'ordinateur mais AUSSI sur le modem Internet. On n'est jamais trop prudent.

En principe, le compte en banque qu'on peut gérer par ordinateur n'est pas beaucoup plus cher qu'un compte normal. La banque aime bien les clients qui font tout eux-mêmes : ça leur permet d'employer moins de personnel et donc de gagner plus d'argent.

Mais pourquoi faire tout soi-même ? Et pourquoi sur un ordinateur ? Il y a plusieurs avantages à cette méthode.

Pour commencer, on fait ses opérations chez soi, bien tranquillement devant son ordinateur. On a tout à portée de main : la calculette, les derniers extraits de compte, les factures bien classées, le budget et le livre de caisse, etc. Personne qui nous colle. On ne doit pas se presser. On n'a ni trop froid ni trop chaud. Et on peut même siroter un petit café et/ou mettre son morceau de musique préféré pour faire passer la pilule du paiement des factures. Le confort, c'est un vrai luxe de nos jours.

Deuxièmement, l'ordinateur qu'on a sur son bureau est disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Même le dimanche, même les jours fériés. On n'a donc plus aucune excuse du genre : « j'ai pas eu le temps » pour expliquer qu'on n'a pas fait ce qu'on aurait dû faire. On case la corvée « paiement - encodage » quand on en a envie. Même à minuit moins le quart avant d'aller se coucher. Ou à 6 heures du matin quand on se lève.

Et enfin la gestion par ordinateur donne accès à toute une série d'opérations qu'on ne peut pas faire seul en agence. Comme créer ou supprimer des ordres permanents. Ou faire des virements à l'étranger. Ou consulter « l'historique des mouvements sur le compte » (= ce qui s'est passé avec les sous entre telle date et telle date). La liste est longue, je m'en tiendrai donc à ces trois exemples.

Même en utilisant le PC banking, on reste client à la banque comme avant. C'est seulement si on fait le choix de devenir client Internet que ça change. Devenir client Internet permet le plus souvent de ne plus avoir à payer pour l'utilisation du compte à la banque. Mais on perd aussi la possibilité de faire des opérations au guichet. Ça peut être embêtant, à certains moments (comme quand on veut déposer des sous en liquide).

Personnellement, je conseille de se payer un compte normal tout en s'offrant le PC banking. Même si c'est un peu plus cher, on garde quand même la possibilité de pouvoir râler au guichet quand on a un problème. Ça permet de gagner beaucoup d'énergie, de temps ET d'argent en cas de souci. Et je vais vous dire un truc : quand le client qui râle est un bon client, la banque fait le maximum pour régler le problème. Et les bons clients, ce sont ceux qui rapportent le plus à la banque : le compte toujours dans le vert, un joli compte d'épargne, fidèle depuis des années, jamais un jour de retard et qui s'offre un package complet. Ce sont ces clients-là que les banques adorent. Et elles feraient (presque) tout pour les garder. À malin, malin et demi : les bons clients savent que la banque les aime Et ils savent se faire courtiser quand il le faut. C'est aussi à ça que ça sert, un bon budget : à se faire dérouler le tapis rouge.

Je récapitule les bons outils de gestion du calendrier dans un budget :

- Outil n° 1 : les ordres permanents
- Outil n° 2 : les virements avec date mémo
- Outil n° 3 : le PC banking

Dans l'article suivant, nous allons voir un autre bon plan : garder le contrôle du budget.

Wonder Lisette

Publié dans Gérer son budget

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A
Un article intéressant qui contient beaucoup de bons conseils! Une bonne idée pour apprendre à gérer son argent<br /> et dégager une épargne régulière et abondante, est de se faire accompagner par un coach budgétaire. Le fait de travailler sur sa relation à l'argent permettra également de changer durablement son<br /> comportement.
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M
Merci Lisette pour ces infos !<br /> Le PC Banking, c'est l'avenir, toutes les banques s'y sont mises, et il y a de plus en plus de banque uniquement en ligne. Le seul problème qui se pose est le nombre d'identifiants à gérer pour se<br /> connecter aux divers espaces clients.<br /> Heureusement, il existe des outils comme MoneyDoc, qui regroupe tous les comptes bancaires sur un même espace, et aide aussi à mieux gérer son budget. C'est un très bel outil :)<br /> http://www.moneydoc.fr<br /> A bientôt !
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