Économiser ses sous - Introduction
La catégorie Gérer son budget est sur des rails depuis la création d'Abracad'Argent. C'est par là que je voulais commencer mais j'ai encore plein d'idées dans mes cartons, faut pas croire. 
Donc maintenant qu'on a bien avancé dans la révision de l'alphabet, on va pouvoir commencer à l'écrire, ce budget.
Et puis après ? Ben après, on va corriger les fautes. Autant vous prévenir tout de suite : des fautes il y en a un sacré paquet. Et chez tout le monde, en prime !
Moi la première, j'ai fait dans mes budgets et dans ma vie des bourdes monumentales. C'est normal et c'est très bien : c'est en se cassant la figure qu'on apprend le plus vite à se tenir debout. Ça, tous les bébés vous le confirmeront...
Dès qu'on va commencer à tenir son budget, on va tout de suite remarquer qu'il y a des trucs qui ne vont vraiment pas du tout. Et on va sans doute s'énerver comme une puce. Un exemple ? Euh... la SWDE et son eau facturée qui n'existe pas ? Ça vous irait, ça, comme exemple ?
Ou alors, dans la catégorie « à l'insu de mon plein gré » : une note annuelle de 1.539 € pour du maquillage / des DVD's / des cigarettes ? C'est pas mal non plus, hein ?
Quoiqu'il en soit, une fois qu'on a le nez sur les fautes c'est pas le tout de s'énerver. Il faut surtout agir. Parce que laisser une grosse faute dans un budget, autant le dire tout de suite... oui-oui-oui, c'est tout à fait ça : « Bardaff ! C'est l'embardée ! ».
Vous êtes sans doute fin prêts pour une séance de couinage scandalisé. Du style : « Économiser des sous, économiser des sous ?! Elle est bien bonne, celle-là ! Et sur quoi, d'abord ?! »
Ne couinez pas. Vous devriez maintenant le savoir : couiner ne fera pas avancer votre schmilblick.
Quand j'étais plus jeune, j'ai eu la chance de recevoir d'excellents exemples. L'un d'entre eux, c'était celui de ma grand-mère paternelle. Qui s'appelait Lisette. D'où le pseudo de Wonder Lisette : c'est en souvenir d'elle que je l'ai choisi. Malgré une existence vachement mouvementée, ma grand-mère Lisette a toujours tiré son épingle du jeu. Et c'est dans son tiroir à malice que je vais pêcher les quelques astuces de base qui doivent permettre d'économiser des sous dans un budget.
Voyons ça d'un peu plus près.
Astuce n° 1 : ne jamais rien jeter.
Avant de hausser les épaules en soupirant que des astuces-bateau comme ça, tout le monde les connait, posez-vous la question. Combien de trucs avez-vous jeté depuis le mois dernier ? Ne trichez pas ! Comptez tout. Y compris les trucs que vous avez cassés / laissés pourrir / eu la flemme de terminer etc.
Je vous vois d'ici passer du pré-couinage au blêmissage. Oui, c'est l'idée. Tous autant qu'on est, on n'arrête pas de jeter des tas de trucs. Dans les cas les plus graves : tous les jours. Parfois, sans même y penser. Et comble de tout : même des trucs qui pourraient encore tout à fait servir !
Et pourtant, ce n'est pas une fatalité. Comme Petite Soeur, on peut décider que le gaspi c'est comme Capri. C'est fini. FI-NI. Ainsi que le disait très justement Lavoisier : « Rien ne se perd ». Et ma grand-mère aurait sans doute ajouté : « Tout se récupère » - car c'était une championne olympique des rafistolages en tous genres.
En gros, arrêter de jeter a deux avantages. Premièrement, on fait maigrir sa poubelle. Et tout le monde sait que les sacs-poubelles coûtent désormais une fortune. Deuxièmement, on n'a plus besoin d'acheter autant de trucs. Ben oui. Puisqu'on utilise TOUT ce qu'on a, il faut un certain temps avant de tomber à sec.
Exemple. Mettons une jeune fille de 18 ans un peu fauchée mais qui ADORE les cosmétiques. Si elle s'écoutait, elle claquerait dans les 300 € par mois rien qu'en produits de soin pour la peau. Comme elle n'a pas les moyens, elle se rue sur tout ce qui vaut moins de 15 € le pot et elle en achète à tours de bras. Au final, ça donne quoi ? Des pots qui s'entassent dans une salle de bain déjà bien encombrée. Jamais elle ne pourra utiliser tout ça dans des délais raisonnables. Plus des trois quarts des produits finiront à la poubelle, à moitié entamés.
Que devrait-elle faire ? C'est très simple : commencer par utiliser ce qu'elle a et arrêter IMMÉDIATEMENT d'acheter. Et continuer comme ça. Jusqu'à ce que tous les pots soient finis. Ensuite seulement elle pourra peut-être envisager un produit plus luxueux. Avec quels sous ?
C'est tout bête : pendant trois ans elle n'a plus rien acheté. C'est le temps qu'il lui a fallu pour vider ses stocks monumentaux. Mais elle a pris les sous qu'elle dépensait d'habitude et les a mis de côté dans une tirelire. Et grâce à sa petite cagnotte de 36 x 45 € par mois elle a 1.620 € à dépenser. « Quoi ?! Tout ça !!! », que vous allez couiner. Oui, TOUT ça.
C'est aussi valable pour les livres qu'on n'a pas le temps de lire, les films qu'on n'a pas le temps de regarder, les albums qu'on n'a pas le temps d'écouter ou les fonds d'armoire qu'on n'a pas le temps d'utiliser.
Quand on a appliqué cette astuce UNE SEULE FOIS pour UN SEUL TRUC, on ne gaspille plus jamais par la suite. Au moment d'acheter quelque chose, on y réfléchit à deux fois. On sait qu'on sera obligé de regarder / lire / écouter / manger ce truc. Et jusqu'au bout. On n'a pas intérêt à se tromper...
En fait c'est le bon vieux truc du « Et tu finis ton assiette, si tu veux du dessert ! » qu'on utilise avec les lardons récalcitrants qui ne veulent pas manger leur épinard. Vous voyez l'idée.
Astuce n° 2 : avoir de l'ordre
Et deux astuces-bateaux, deux ! On pourrait se figurer que ranger ses affaires, c'est pour que ce soit plus joli. Raté. C'est tout simplement pour garder le compte précis de ce qu'on possède déjà et de ce qui va manquer.
Dans le fond de la garde-robe, sous la pile, là, à droite, y a quoi EXACTEMENT ? Oooooooh ! Surprise ! Une paire de baskets portée une fois il y a trois étés !
Mais ! Mais ! C'est pile poil la même paire que celle qu'on a achetée hier à... malheur ! 49 € ! 
Et oui, 49 € de foutus. Parce qu'à ce prix-là on a dit à la vendeuse : « pas la peine, Mademoiselle. Je les garde aux pieds. Mettez plutôt mon ancienne paire de chaussures dans la boîte... »
C'est aussi valable pour les produits d'entretien, les flacons de sauce, le matériel scolaire, l'outillage ou même la décoration de Noël.
Si on n'a pas d'ordre, non seulement on ne retrouve rien mais en plus on n'a pas la moindre idée de ce qu'on possède réellement. Du coup, on n'arrête pas d'acheter des trucs en double, triple, voire quadruple exemplaire. Ce qui alourdit à chaque fois la note. Et quand une vraie belle promo arrive, sur un truc dont on a VRAIMENT besoin, on n'a pas les sous pour l'acheter. Totalement idiot ? Je ne vous le fais pas dire...
Astuce n° 3 : le temps c'est de l'argent
Vous allez croire que je fais un concours des Astuces les Plus Connues au Monde. Connues ? Est-ce vraiment sûr ? Pas tant que ça, finalement, à en croire le nombre de gens qui tirent le diable par la queue.
D'ailleurs, cette astuce-là mérite une solide explication. Il y a deux sortes de temps dans ce dicton.
D'abord, il y a le temps des autres. Et ensuite, il y a son temps à soi. On l'oublie souvent, mais c'est vraiment fondamental. Prenons des exemples.
Exemple 1 : le temps des autres.
C'est vendredi soir. Après une rude semaine, un papa célibataire fait les courses pour sa petite marmaille. Il en a vraiment marre et n'aspire qu'à une seule chose : finir cette corvée au plus vite et se mettre dans son fauteuil, devant un bon match du Super-Bowl. Pour ne pas se compliquer la vie, il embarque dans sa charrette une grosse boîte de raviolis, un paquet de crêpes emballées sous-vide à réchauffer au micro-ondes, un paquet de nachos au fromage, un bocal de sauce tacos bien épicée, des cannettes de bière pour lui et du soda pour les enfants. Et comme il culpabilise en peu de leur faire avaler de la bouffe industrielle, il ajoute une bouteille d'un litre de jus d'orange frais pressé à 2,35 € la pièce.
Compte : 25,65 € (c'est moi qui invente). Il s'en tire pas si mal, je dirais. Mais bon, pour un repas du soir et un petit-déjeuner pour un adulte et deux lardons, c'est quand même un joli score.
Est-ce que le papa a payé uniquement de la nourriture avec ces 25,65 € ? Ben non, évidemment. Il a payé la pub, la fabrication des produits, les emballages, le transport, le stockage et la marge du magasin. Entre autres choses. Toutes ces activités prennent du temps. On n'y pense pas (toujours) quand on fait ses courses. Mais plus le produit est élaboré, plus il y a d'étapes nécessaires à sa fabrication et plus on se fait pigeonner. Normal : on paie pour des tas d'autres trucs que le produit de base.
Conclusion ? Au lieu des raviolis, une soupe maison à la casserole à pression (carottes, par exemple) avec des alphabets dedans. Comme plat trois tomates, six pommes de terre et trois escalopes de poulet. Les tomates en salade avec un peu de mayonnaise maison (oeuf, moutarde, huile). Les pommes de terre vapeur. Les escalopes à la poêle. Dessert ? Salade de kiwi. Déjeuner ? Orange pressée et un bol de céréales. Verdict ? 12,97 € (estimation). Différence ? 12,68 € en moins à la caisse et une demie-heure en plus dans la cuisine avec les lardons en renfort. Y a pas photo.
Exemple 2 : son temps à soi.
C'est le week-end, enfin ! Le temps est magnifique. Après une grasse matinée bien méritée, un jeune couple décide d'aller prendre un peu l'air. Au départ, ils ont l'intention d'aller à la piscine puis de rentrer chez eux pour s'occuper de leur jardin qui est en friche depuis plus de deux mois. Ça urge ! Mais d'abord, direction le centre commercial pour ravitailler un peu. En sortant du supermarché, un petit crochet par quelques boutiques : vêtements et parfumerie pour elle (un joli T-shirt, un collier et du rouge à lèvres), media et DVD's pour lui (une carte mémoire et le dernier film de karaté de Jim Tae-Kwan-Do). Puis ils ont faim : il est presque 15 heures ! Ils s'installent dans un chouette petit bar et commandent chacun une portion de pizza. Le temps qu'ils mangent et qu'ils paient, il est 16 heures passées. La piscine ? Bof, après la pizza... Ils rentrent donc chez eux. Ils rangent leurs courses, puis lui s'installe devant la télé et commence à regarder le film qu'il vient d'acheter. Du coup, elle en profite pour feuilleter un magazine puis elle donne deux ou trois coups de fil à des copines. Le soir arrive. Comme il fait noir, pour le jardin on verra ça demain. Ils n'ont pas trop faim (la pizza tard, c'est pas le top). Alors ils finissent la journée devant la télé en grignotant des chips. Le lendemain, il pleut ! C'est raté pour le jardin. Re-télé et visite des parents l'après-midi. Et le lundi matin, hop ! Au boulot !
Verdict ? Courses + discrétionnaire + pizza = 157,62 € (argh !) Mais il faut aussi rajouter la facture du jardinier qui viendra s'occuper du jardin : 120 € le forfait de trois heures.
Alternative ? En deux jours, ils auraient pu non seulement s'occuper de leur jardin, mais aussi filer un coup de main à la vieille dame d'en face qui leur aurait donné quelques billets pour la peine. Et peut-être même qu'elle les aurait invités à goûter : ils sont si mignons ! Après, ils auraient embarqué pour la piscine les lardons de leur autre voisin, ce brave papa célibataire. Au retour, une délicieuse soupe de carottes mitonnée par le papa suivie d'une crêpe party délirante avec les lardons. Et le soir ? Plus faim et passablement bien fatigués, ils se sont couchés tôt. Le lendemain il pleuvait. Après la visite des parents, lui a regardé un film à la télé et elle a passé la fin de l'après-midi avec ses copines au téléphone. Et vers 18 heures, comme il ne pleuvait plus, ils sont sortis dans le jardin et se sont enfermés dans leur petite serre bricolée maison et ... roooooooooo ! qu'est-ce que vous allez imaginer ! ils ont repiqué leurs futures salades et semé du pois de senteur.
Différence ? 25 € de piscine moins 277,62 € = plus de 250 € d'économisés. Sans compter les billets de la vieille dame et le souper offert.
Tout ce qu'on fait a de la valeur. Et quand on ne fait rien, on perd des sous. C'est aussi simple que ça.
Astuce n° 4 : être patient et faire de son mieux
Bon d'accord. Mes astuces sentent un peu le réchauffé d'école maternelle. Pourtant, tenir un budget ça ne se fait pas vraiment par magie : c'est juste quelques trucs vieux comme le monde. Et qui marchent à tous les coups.
Qu'est-ce que ça donne, l'astuce n° 4 appliquée au budget ?
La patience, c'est classique. Si on veut tout, tout de suite, jamais ça ne marchera avec un budget dans les pattes. C'est normal aussi : un budget avec un pilote à moitié cinglé aux commandes, comment voulez-vous que ça n'aille pas illico au : « Bardaff ! C'est l'embardée !? ».
Le budget, les enveloppes, le bilan : tout ça ne se fera pas en un claquement de doigts. C'est dur à accepter quand on a pris l'habitude de dégainer une carte de crédit pour régler tous ses problèmes. C'est dur à accepter quand on ne gagne pas bien lourd et qu'on voit plein de gens autour de soi qui s'offrent des trucs dont on meurt d'envie. C'est dur à accepter quand on s'acharne à bosser comme un dingue et que les augmentations de revenu filent direct dans les caisses des impôts. Oui, c'est dur pour tout le monde.
Mais la seule vraie bonne solution qui marche, c'est la patience. Faire des dettes, dépenser tout ce qu'on gagne ou naviguer à l'oeil pour se donner l'illusion que tout baigne, ce sont vraiment de très mauvais plans.
Faire de son mieux, ensuite, c'est malheureusement devenu pré-historique. Très peu de gens ont encore le goût de l'effort permanent. Passé un certain point, il est généralement admis qu'on réclame ses droits en oubliant qu'on a d'abord toute une série de devoirs. Du style : « J'ai droit à cette indemnité, à cette ristourne, à cet avantage en nature. Les autres l'ont bien, alors moi je dois l'avoir aussi. » C'est exact dans l'absolu, mais la question se pose : qu'a-t-on fait pour mériter cette indemnité, cette ristourne ou cet avantage en nature ? C'est là que les choses se corsent tout de suite un peu. D'après ma petite expérience fort limitée dans un secteur professionnel bien précis, plus ça couine, moins c'est méritant. Je dirais même que c'est en général inversement proportionnel : les meilleurs ne couinent pas. Les meilleurs utilisent toute leur énergie à faire de leur mieux. Et ils sont même très généreux : ils n'hésitent pas une seconde à en faire profiter les autres.
Dans un budget, faire de son mieux ne veut pas dire être parfait. Au contraire. Faire de son mieux, c'est accepter que tout budget et toute personne aient leurs limites. Qu'il est inutile de couiner quand visiblement ça ne passera pas (tout de suite et/ ou dans les conditions du moment). Que la seule solution, c'est de faire contre mauvaise fortune bon coeur et de voir comment on peut agir pour que ça s'améliore. Sans en faire une maladie si au final ça ne s'améliore pas comme on l'aurait espéré.
Et enfin faire de son mieux, c'est retrouver le chemin d'un sentiment extraordinaire : le respect de soi.
Astuce n° 5 : être créatif
C'est ma préférée. Peut-être parce que les fées ont été sympa avec moi et qu'elles m'en ont donné ce qu'il fallait pour que je puisse m'éclater dans la vie. Peut-être aussi parce que je ne cesse jamais de m'émerveiller devant TOUT CE QUE L'HUMAIN SAIT FAIRE. Un jour, il faudra que je parle de Guédelon et de mon petit frère - qui n'est pas dernier non plus.
Économiser des sous quand on est créatif, c'est un jeu permanent. Un jeu amusant, étonnant, dynamisant et émouvant à la fois. La première fois qu'on réussit une mousse au chocolat au lieu d'ouvrir un pot bourré de phosphates et de colorants. La première fois qu'on finit de coudre un costume de pirate pour son lardon. La première fois qu'on compose un bouquet de fleurs des champs. Et toutes les fois suivantes aussi, qui font qu'on sait ce que ça vaut vraiment parce qu'on a dû faire un peu d'efforts pour l'avoir.
Ça n'a pas de prix, ce qu'on ressent dans ces moments-là. C'est de la magie pure. On a cherché la solution. On ne l'a pas trouvée tout de suite. Alors on l'a inventée. On l'a réalisée de ses propres mains. On l'a mise en oeuvre. Ça a marché (pas tout à fait) comme prévu. On peut passer à la suite : on est plus fort, plus malin et plus sûr de soi. Que du positif.
Et je vais vous dire un secret : on a tous les ressources qu'il faut. Pas en sous dans le budget. Mais en talents qu'on peut exploiter.
Voilà pour l'introduction. Elle était longue mais je promets que les articles suivants de la catégorie Économiser ses sous seront beaucoup plus courts et pratiques.
A bientôt,
Wonder Lisette.
Donc maintenant qu'on a bien avancé dans la révision de l'alphabet, on va pouvoir commencer à l'écrire, ce budget.
Et puis après ? Ben après, on va corriger les fautes. Autant vous prévenir tout de suite : des fautes il y en a un sacré paquet. Et chez tout le monde, en prime !
Moi la première, j'ai fait dans mes budgets et dans ma vie des bourdes monumentales. C'est normal et c'est très bien : c'est en se cassant la figure qu'on apprend le plus vite à se tenir debout. Ça, tous les bébés vous le confirmeront...
Dès qu'on va commencer à tenir son budget, on va tout de suite remarquer qu'il y a des trucs qui ne vont vraiment pas du tout. Et on va sans doute s'énerver comme une puce. Un exemple ? Euh... la SWDE et son eau facturée qui n'existe pas ? Ça vous irait, ça, comme exemple ?
Ou alors, dans la catégorie « à l'insu de mon plein gré » : une note annuelle de 1.539 € pour du maquillage / des DVD's / des cigarettes ? C'est pas mal non plus, hein ?
Quoiqu'il en soit, une fois qu'on a le nez sur les fautes c'est pas le tout de s'énerver. Il faut surtout agir. Parce que laisser une grosse faute dans un budget, autant le dire tout de suite... oui-oui-oui, c'est tout à fait ça : « Bardaff ! C'est l'embardée ! ».
Vous êtes sans doute fin prêts pour une séance de couinage scandalisé. Du style : « Économiser des sous, économiser des sous ?! Elle est bien bonne, celle-là ! Et sur quoi, d'abord ?! »
Ne couinez pas. Vous devriez maintenant le savoir : couiner ne fera pas avancer votre schmilblick.
Quand j'étais plus jeune, j'ai eu la chance de recevoir d'excellents exemples. L'un d'entre eux, c'était celui de ma grand-mère paternelle. Qui s'appelait Lisette. D'où le pseudo de Wonder Lisette : c'est en souvenir d'elle que je l'ai choisi. Malgré une existence vachement mouvementée, ma grand-mère Lisette a toujours tiré son épingle du jeu. Et c'est dans son tiroir à malice que je vais pêcher les quelques astuces de base qui doivent permettre d'économiser des sous dans un budget.
Voyons ça d'un peu plus près.
Astuce n° 1 : ne jamais rien jeter.
Avant de hausser les épaules en soupirant que des astuces-bateau comme ça, tout le monde les connait, posez-vous la question. Combien de trucs avez-vous jeté depuis le mois dernier ? Ne trichez pas ! Comptez tout. Y compris les trucs que vous avez cassés / laissés pourrir / eu la flemme de terminer etc.
Je vous vois d'ici passer du pré-couinage au blêmissage. Oui, c'est l'idée. Tous autant qu'on est, on n'arrête pas de jeter des tas de trucs. Dans les cas les plus graves : tous les jours. Parfois, sans même y penser. Et comble de tout : même des trucs qui pourraient encore tout à fait servir !
Et pourtant, ce n'est pas une fatalité. Comme Petite Soeur, on peut décider que le gaspi c'est comme Capri. C'est fini. FI-NI. Ainsi que le disait très justement Lavoisier : « Rien ne se perd ». Et ma grand-mère aurait sans doute ajouté : « Tout se récupère » - car c'était une championne olympique des rafistolages en tous genres.
En gros, arrêter de jeter a deux avantages. Premièrement, on fait maigrir sa poubelle. Et tout le monde sait que les sacs-poubelles coûtent désormais une fortune. Deuxièmement, on n'a plus besoin d'acheter autant de trucs. Ben oui. Puisqu'on utilise TOUT ce qu'on a, il faut un certain temps avant de tomber à sec.
Exemple. Mettons une jeune fille de 18 ans un peu fauchée mais qui ADORE les cosmétiques. Si elle s'écoutait, elle claquerait dans les 300 € par mois rien qu'en produits de soin pour la peau. Comme elle n'a pas les moyens, elle se rue sur tout ce qui vaut moins de 15 € le pot et elle en achète à tours de bras. Au final, ça donne quoi ? Des pots qui s'entassent dans une salle de bain déjà bien encombrée. Jamais elle ne pourra utiliser tout ça dans des délais raisonnables. Plus des trois quarts des produits finiront à la poubelle, à moitié entamés.
Que devrait-elle faire ? C'est très simple : commencer par utiliser ce qu'elle a et arrêter IMMÉDIATEMENT d'acheter. Et continuer comme ça. Jusqu'à ce que tous les pots soient finis. Ensuite seulement elle pourra peut-être envisager un produit plus luxueux. Avec quels sous ?
C'est tout bête : pendant trois ans elle n'a plus rien acheté. C'est le temps qu'il lui a fallu pour vider ses stocks monumentaux. Mais elle a pris les sous qu'elle dépensait d'habitude et les a mis de côté dans une tirelire. Et grâce à sa petite cagnotte de 36 x 45 € par mois elle a 1.620 € à dépenser. « Quoi ?! Tout ça !!! »
, que vous allez couiner. Oui, TOUT ça.C'est aussi valable pour les livres qu'on n'a pas le temps de lire, les films qu'on n'a pas le temps de regarder, les albums qu'on n'a pas le temps d'écouter ou les fonds d'armoire qu'on n'a pas le temps d'utiliser.
Quand on a appliqué cette astuce UNE SEULE FOIS pour UN SEUL TRUC, on ne gaspille plus jamais par la suite. Au moment d'acheter quelque chose, on y réfléchit à deux fois. On sait qu'on sera obligé de regarder / lire / écouter / manger ce truc. Et jusqu'au bout. On n'a pas intérêt à se tromper...
En fait c'est le bon vieux truc du « Et tu finis ton assiette, si tu veux du dessert ! » qu'on utilise avec les lardons récalcitrants qui ne veulent pas manger leur épinard. Vous voyez l'idée.
Astuce n° 2 : avoir de l'ordre
Et deux astuces-bateaux, deux !
On pourrait se figurer que ranger ses affaires, c'est pour que ce soit plus joli. Raté. C'est tout simplement pour garder le compte précis de ce qu'on possède déjà et de ce qui va manquer.Dans le fond de la garde-robe, sous la pile, là, à droite, y a quoi EXACTEMENT ? Oooooooh ! Surprise ! Une paire de baskets portée une fois il y a trois étés !
Mais ! Mais ! C'est pile poil la même paire que celle qu'on a achetée hier à... malheur ! 49 € ! Et oui, 49 € de foutus.
Parce qu'à ce prix-là on a dit à la vendeuse : « pas la peine, Mademoiselle. Je les garde aux pieds. Mettez plutôt mon ancienne paire de chaussures dans la boîte... »C'est aussi valable pour les produits d'entretien, les flacons de sauce, le matériel scolaire, l'outillage ou même la décoration de Noël.
Si on n'a pas d'ordre, non seulement on ne retrouve rien mais en plus on n'a pas la moindre idée de ce qu'on possède réellement. Du coup, on n'arrête pas d'acheter des trucs en double, triple, voire quadruple exemplaire.
Ce qui alourdit à chaque fois la note. Et quand une vraie belle promo arrive, sur un truc dont on a VRAIMENT besoin, on n'a pas les sous pour l'acheter. Totalement idiot ? Je ne vous le fais pas dire... Astuce n° 3 : le temps c'est de l'argent
Vous allez croire que je fais un concours des Astuces les Plus Connues au Monde. Connues ? Est-ce vraiment sûr ? Pas tant que ça, finalement, à en croire le nombre de gens qui tirent le diable par la queue.
D'ailleurs, cette astuce-là mérite une solide explication. Il y a deux sortes de temps dans ce dicton.
D'abord, il y a le temps des autres. Et ensuite, il y a son temps à soi. On l'oublie souvent, mais c'est vraiment fondamental. Prenons des exemples.
Exemple 1 : le temps des autres.
C'est vendredi soir. Après une rude semaine, un papa célibataire fait les courses pour sa petite marmaille. Il en a vraiment marre et n'aspire qu'à une seule chose : finir cette corvée au plus vite et se mettre dans son fauteuil, devant un bon match du Super-Bowl. Pour ne pas se compliquer la vie, il embarque dans sa charrette une grosse boîte de raviolis, un paquet de crêpes emballées sous-vide à réchauffer au micro-ondes, un paquet de nachos au fromage, un bocal de sauce tacos bien épicée, des cannettes de bière pour lui et du soda pour les enfants. Et comme il culpabilise en peu de leur faire avaler de la bouffe industrielle, il ajoute une bouteille d'un litre de jus d'orange frais pressé à 2,35 € la pièce.
Compte : 25,65 € (c'est moi qui invente). Il s'en tire pas si mal, je dirais. Mais bon, pour un repas du soir et un petit-déjeuner pour un adulte et deux lardons, c'est quand même un joli score.
Est-ce que le papa a payé uniquement de la nourriture avec ces 25,65 € ? Ben non, évidemment. Il a payé la pub, la fabrication des produits, les emballages, le transport, le stockage et la marge du magasin. Entre autres choses. Toutes ces activités prennent du temps. On n'y pense pas (toujours) quand on fait ses courses. Mais plus le produit est élaboré, plus il y a d'étapes nécessaires à sa fabrication et plus on se fait pigeonner.
Normal : on paie pour des tas d'autres trucs que le produit de base.Conclusion ? Au lieu des raviolis, une soupe maison à la casserole à pression (carottes, par exemple) avec des alphabets dedans. Comme plat trois tomates, six pommes de terre et trois escalopes de poulet. Les tomates en salade avec un peu de mayonnaise maison (oeuf, moutarde, huile). Les pommes de terre vapeur. Les escalopes à la poêle. Dessert ? Salade de kiwi. Déjeuner ? Orange pressée et un bol de céréales. Verdict ? 12,97 € (estimation). Différence ? 12,68 € en moins à la caisse et une demie-heure en plus dans la cuisine avec les lardons en renfort. Y a pas photo.
Exemple 2 : son temps à soi.
C'est le week-end, enfin ! Le temps est magnifique. Après une grasse matinée bien méritée, un jeune couple décide d'aller prendre un peu l'air. Au départ, ils ont l'intention d'aller à la piscine puis de rentrer chez eux pour s'occuper de leur jardin qui est en friche depuis plus de deux mois. Ça urge !
Mais d'abord, direction le centre commercial pour ravitailler un peu. En sortant du supermarché, un petit crochet par quelques boutiques : vêtements et parfumerie pour elle (un joli T-shirt, un collier et du rouge à lèvres), media et DVD's pour lui (une carte mémoire et le dernier film de karaté de Jim Tae-Kwan-Do). Puis ils ont faim : il est presque 15 heures ! Ils s'installent dans un chouette petit bar et commandent chacun une portion de pizza. Le temps qu'ils mangent et qu'ils paient, il est 16 heures passées. La piscine ? Bof, après la pizza... Ils rentrent donc chez eux. Ils rangent leurs courses, puis lui s'installe devant la télé et commence à regarder le film qu'il vient d'acheter. Du coup, elle en profite pour feuilleter un magazine puis elle donne deux ou trois coups de fil à des copines. Le soir arrive. Comme il fait noir, pour le jardin on verra ça demain. Ils n'ont pas trop faim (la pizza tard, c'est pas le top). Alors ils finissent la journée devant la télé en grignotant des chips. Le lendemain, il pleut ! C'est raté pour le jardin. Re-télé et visite des parents l'après-midi. Et le lundi matin, hop ! Au boulot !Verdict ? Courses + discrétionnaire + pizza = 157,62 € (argh !
) Mais il faut aussi rajouter la facture du jardinier qui viendra s'occuper du jardin : 120 € le forfait de trois heures.Alternative ? En deux jours, ils auraient pu non seulement s'occuper de leur jardin, mais aussi filer un coup de main à la vieille dame d'en face qui leur aurait donné quelques billets pour la peine. Et peut-être même qu'elle les aurait invités à goûter : ils sont si mignons ! Après, ils auraient embarqué pour la piscine les lardons de leur autre voisin, ce brave papa célibataire. Au retour, une délicieuse soupe de carottes mitonnée par le papa suivie d'une crêpe party délirante avec les lardons. Et le soir ? Plus faim et passablement bien fatigués, ils se sont couchés tôt. Le lendemain il pleuvait. Après la visite des parents, lui a regardé un film à la télé et elle a passé la fin de l'après-midi avec ses copines au téléphone. Et vers 18 heures, comme il ne pleuvait plus, ils sont sortis dans le jardin et se sont enfermés dans leur petite serre bricolée maison et ... roooooooooo ! qu'est-ce que vous allez imaginer !
ils ont repiqué leurs futures salades et semé du pois de senteur.Différence ? 25 € de piscine moins 277,62 € = plus de 250 € d'économisés. Sans compter les billets de la vieille dame et le souper offert.
Tout ce qu'on fait a de la valeur. Et quand on ne fait rien, on perd des sous. C'est aussi simple que ça.
Astuce n° 4 : être patient et faire de son mieux
Bon d'accord. Mes astuces sentent un peu le réchauffé d'école maternelle.
Pourtant, tenir un budget ça ne se fait pas vraiment par magie : c'est juste quelques trucs vieux comme le monde. Et qui marchent à tous les coups.Qu'est-ce que ça donne, l'astuce n° 4 appliquée au budget ?
La patience, c'est classique. Si on veut tout, tout de suite, jamais ça ne marchera avec un budget dans les pattes. C'est normal aussi : un budget avec un pilote à moitié cinglé aux commandes, comment voulez-vous que ça n'aille pas illico au : « Bardaff ! C'est l'embardée !? ».
Le budget, les enveloppes, le bilan : tout ça ne se fera pas en un claquement de doigts. C'est dur à accepter quand on a pris l'habitude de dégainer une carte de crédit pour régler tous ses problèmes. C'est dur à accepter quand on ne gagne pas bien lourd et qu'on voit plein de gens autour de soi qui s'offrent des trucs dont on meurt d'envie. C'est dur à accepter quand on s'acharne à bosser comme un dingue et que les augmentations de revenu filent direct dans les caisses des impôts. Oui, c'est dur pour tout le monde.
Mais la seule vraie bonne solution qui marche, c'est la patience. Faire des dettes, dépenser tout ce qu'on gagne ou naviguer à l'oeil pour se donner l'illusion que tout baigne, ce sont vraiment de très mauvais plans.
Faire de son mieux, ensuite, c'est malheureusement devenu pré-historique. Très peu de gens ont encore le goût de l'effort permanent. Passé un certain point, il est généralement admis qu'on réclame ses droits en oubliant qu'on a d'abord toute une série de devoirs. Du style : « J'ai droit à cette indemnité, à cette ristourne, à cet avantage en nature. Les autres l'ont bien, alors moi je dois l'avoir aussi. » C'est exact dans l'absolu, mais la question se pose : qu'a-t-on fait pour mériter cette indemnité, cette ristourne ou cet avantage en nature ? C'est là que les choses se corsent tout de suite un peu. D'après ma petite expérience fort limitée dans un secteur professionnel bien précis, plus ça couine, moins c'est méritant. Je dirais même que c'est en général inversement proportionnel : les meilleurs ne couinent pas. Les meilleurs utilisent toute leur énergie à faire de leur mieux. Et ils sont même très généreux : ils n'hésitent pas une seconde à en faire profiter les autres.
Dans un budget, faire de son mieux ne veut pas dire être parfait. Au contraire. Faire de son mieux, c'est accepter que tout budget et toute personne aient leurs limites. Qu'il est inutile de couiner quand visiblement ça ne passera pas (tout de suite et/ ou dans les conditions du moment). Que la seule solution, c'est de faire contre mauvaise fortune bon coeur et de voir comment on peut agir pour que ça s'améliore. Sans en faire une maladie si au final ça ne s'améliore pas comme on l'aurait espéré.
Et enfin faire de son mieux, c'est retrouver le chemin d'un sentiment extraordinaire : le respect de soi.
Astuce n° 5 : être créatif
C'est ma préférée. Peut-être parce que les fées ont été sympa avec moi et qu'elles m'en ont donné ce qu'il fallait pour que je puisse m'éclater dans la vie.
Peut-être aussi parce que je ne cesse jamais de m'émerveiller devant TOUT CE QUE L'HUMAIN SAIT FAIRE. Un jour, il faudra que je parle de Guédelon et de mon petit frère - qui n'est pas dernier non plus. Économiser des sous quand on est créatif, c'est un jeu permanent. Un jeu amusant, étonnant, dynamisant et émouvant à la fois. La première fois qu'on réussit une mousse au chocolat au lieu d'ouvrir un pot bourré de phosphates et de colorants. La première fois qu'on finit de coudre un costume de pirate pour son lardon. La première fois qu'on compose un bouquet de fleurs des champs. Et toutes les fois suivantes aussi, qui font qu'on sait ce que ça vaut vraiment parce qu'on a dû faire un peu d'efforts pour l'avoir.
Ça n'a pas de prix, ce qu'on ressent dans ces moments-là. C'est de la magie pure. On a cherché la solution. On ne l'a pas trouvée tout de suite. Alors on l'a inventée. On l'a réalisée de ses propres mains. On l'a mise en oeuvre. Ça a marché (pas tout à fait) comme prévu. On peut passer à la suite : on est plus fort, plus malin et plus sûr de soi. Que du positif.
Et je vais vous dire un secret : on a tous les ressources qu'il faut. Pas en sous dans le budget. Mais en talents qu'on peut exploiter.
Voilà pour l'introduction. Elle était longue mais je promets que les articles suivants de la catégorie Économiser ses sous seront beaucoup plus courts et pratiques.
A bientôt,
Wonder Lisette.