Prendre l'Art - La TEFAF
J'avais la catégorie Prendre l'Art en tête bien avant de créer Abracad'Argent. Je profite de mon dimanche à Maastricht pour l'inaugurer en fanfare.
Abracad'Argent vise surtout à informer les revenus moyens sur les bonnes habitudes à prendre en matière de budget. Mais j'ai reçu d'autres conseils que de simples conseils de gestion de budget de la part de Jo, Lisette et Chucky.
Tout ça pour dire que bien gérer son budget c'est une chose. Savoir quoi faire avec les sous qu'on a bien gérés, c'en est une autre. Et vachement plus compliquée, celle-là.
Je vais donc vous parler aujourd'hui de la deuxième de mes passions (voir la catégorie Broder son Trousseau pour la première). Et cette passion, c'est l'Art. Alors bon, je précise tout de suite que l'Art est très vaste et que je ne m'intéresse pas à tout. On me verra très rarement dans les centres culturels et autres parcours d'artistes ou maisons de jeunes à projets. C'est une très bonne chose que ces endroits existent, bien entendu. Mais moi, ce qui me plaît, c'est l'Art très très très haut de gamme.
Et c'est là que ça devient de suite très compliqué. L'Art d'exception, on le trouve principalement dans deux endroits : les musées et les collections privées. Ne fréquentant ni milliardaire ni mécène, il ne me reste que les musées. Mais quand on voit ce que coûte un week-end impromptu à Paris, Londres, Madrid, Milan ou New-York, c'est pas tous les jours (ni même tous les dix ans !) que je peux me permettre une visite à la Frick Collection, au Victoria & Albert ou au Musée d'Orsay.
Pas de panique, j'ai plus d'un tour dans mon sac. Si c'est trop cher, je fouille jusqu'à ce que je trouve une solution meilleur marché. Pour l'Art d'exception, c'est tout vu : je squatte chez les marchands. Si, c'est possible. Oui, même quand on fait partie des revenus plus que moyens. Et non, l'habit qu'on porte n'a strictement aucune importance. Je suis bien entrée chez Mikimoto, à Londres ET Place Vendôme à Paris, avec une veste doudoune en fin de vie, un jeans rouge pas repassé et des chaussures de marche bleu délavé. Et j'ai été très bien accueillie. Ils m'ont même donné plein de documentation, gratuitement.
Donc ce dimanche, j'avais marqué TEFAF en gras et en rouge dans mon agenda. Ça veut dire quoi, TEFAF ? Ça veut dire : « The European Fine Art Fair ». Une initiative soutenue par The European Fine Art Foundation et 16 sponsors : Axa Art, Aon, Apollo, BNP Paribas Wealth Management, Deutsche Bank, Theodoor Gilissen Private Bankers, ING, KBC, Mees Pierson, QPark, The Singapore Freeport, VW, Veuve Cliquot, Le Figaro Magazine, Relais & Châteaux et RTZ.
Je sais que ça n'a pas beaucoup d'importance tous ces noms. Mais je tiens quand même à les citer : pour leur dire merci. Je sais aussi qu'il y a beaucoup de banques dans le lot : c'est important de le souligner - les banques ne font pas que des boulettes...
Donc la TEFAF c'est une Foire des Arts et Antiquités d'exception. Ça se passe tous les ans à Maastricht, Hollande, dans la première quinzaine du mois de mars. Et moi qui suis une fidèle depuis le début, je tiens à dire que c'est un endroit merveilleux.
Il n'y a qu'à la TEFAF que je puisse m'extasier sur des dessins originaux de Boucher, Egon Schiele, Gustav Klimt, von Stuck ou Rembrandt.
Il n'y a qu'à la TEFAF que je puisse passer de Richard Estes à Millais en passant dans le désordre par Régnier, Brueghel le Jeune, Fragonard, Gervex et les anonymes des 16è et 17è siècles.
Il n'y a qu'à la TEFAF que je puisse étudier à la loupe, sans garde, sans laser et sans problème un surmanteau impérial chinois brodé soie sur soie, le Wonder-bec tombé devant les écailles des dragons - qui avaient été réalisées avec des fils d'or en couchures... COURBES !!! J'en ai pleuré, tellement c'était beau.
Et enfin il n'y a qu'à la TEFAF que je retrouve sous un même toit Otto Jakob, Lalique, Cartier, Castellani & Giuliano, Fabergé ou Wièse. En gros plan et sans devoir faire la file pendant 3 heures.
Tout ça ne parlera qu'aux enragés de mon espèce. Mais n'empêche : la TEFAF, c'est l'apothéose annuelle de mes lectures et de mes recherches. Chaque année je suis plus à l'aise avec les styles, les périodes, l'histoire de l'art et les noms des artistes. Chaque année, en sortant de la TEFAF, j'ai l'impression d'avoir enrichi ma vie : en émotions, en beauté et en savoir.
Mais parlons de ce que ça coûte. Pour un revenu moyen, ce n'est vraiment pas bon marché. Il faut y aller, tout d'abord. C'est à 120 kilomètres de Bruxelles (mais je triche, je pars de beaucoup plus près que ça...) Ensuite, l'entrée pour deux personnes est à 90 € (oui, vous avez bien lu : 90 € - mais pour ce prix-là on a le catalogue en couleur de 639 pages, gratuitement). Le parking coûte 11,50 €, le vestiaire est à 2 € par personne et le moindre café à 5 €. Ne parlons même pas d'y manger : entre les 6 huîtres à 28 € et le verre de champagne à 15 €, il reste le cocktail glass de fruits de mer à 14,50 € et les 3 sushis à 11 €. Autant dire qu'il ne faut s'y rendre qu'après avoir pris un solide petit déjeuner maison.
Au final, quatre heures de TEFAF reviennent à 52,75 € par personne. À condition de ne rien y consommer, bien entendu. C'est-à-dire un peu plus de 13 € de l'heure. Finalement, ce n'est pas cher du tout. C'est en tout cas beaucoup moins ruineux qu'un cours d'histoire de l'art dans une institution privée.
Mais pourtant c'est beaucoup plus efficace, à mon avis. Il n'y a aucune comparaison possible entre étudier une oeuvre dans un bouquin et l'avoir juste sous son nez.
Il est très important de trouver une place dans le budget pour les événements comme la TEFAF. Bien sûr, tout le monde n'est pas accro à l'Art d'exception comme je le suis. Chacun sa passion : pour certains c'est le sport automobile, pour d'autres le jardinage ou encore le cinéma fantastique. L'important n'est pas ce qu'on aime, c'est la façon dont on vit sa passion.
Il faut que la passion soit nourrissante, qu'elle permette à celui qui la vit de s'élever toujours davantage, de devenir chaque jour une meilleure personne - c'est-à-dire une personne plus riche. Non pas plus riche en sous, mais plus riche en humanité et en connaissances. Parce qu'après s'être enrichi de cette manière, on est capable de faire quelque chose de magnifique : on peut partager.
Et vous, c'est quoi vos passions pas bon marché ?
À très bientôt,
Wonder Lisette.
Abracad'Argent vise surtout à informer les revenus moyens sur les bonnes habitudes à prendre en matière de budget. Mais j'ai reçu d'autres conseils que de simples conseils de gestion de budget de la part de Jo, Lisette et Chucky.
Tout ça pour dire que bien gérer son budget c'est une chose. Savoir quoi faire avec les sous qu'on a bien gérés, c'en est une autre. Et vachement plus compliquée, celle-là.
Je vais donc vous parler aujourd'hui de la deuxième de mes passions (voir la catégorie Broder son Trousseau pour la première). Et cette passion, c'est l'Art. Alors bon, je précise tout de suite que l'Art est très vaste et que je ne m'intéresse pas à tout. On me verra très rarement dans les centres culturels et autres parcours d'artistes ou maisons de jeunes à projets. C'est une très bonne chose que ces endroits existent, bien entendu. Mais moi, ce qui me plaît, c'est l'Art très très très haut de gamme.
Et c'est là que ça devient de suite très compliqué. L'Art d'exception, on le trouve principalement dans deux endroits : les musées et les collections privées. Ne fréquentant ni milliardaire ni mécène, il ne me reste que les musées. Mais quand on voit ce que coûte un week-end impromptu à Paris, Londres, Madrid, Milan ou New-York, c'est pas tous les jours (ni même tous les dix ans !) que je peux me permettre une visite à la Frick Collection, au Victoria & Albert ou au Musée d'Orsay.
Pas de panique, j'ai plus d'un tour dans mon sac. Si c'est trop cher, je fouille jusqu'à ce que je trouve une solution meilleur marché. Pour l'Art d'exception, c'est tout vu : je squatte chez les marchands. Si, c'est possible. Oui, même quand on fait partie des revenus plus que moyens. Et non, l'habit qu'on porte n'a strictement aucune importance. Je suis bien entrée chez Mikimoto, à Londres ET Place Vendôme à Paris, avec une veste doudoune en fin de vie, un jeans rouge pas repassé et des chaussures de marche bleu délavé. Et j'ai été très bien accueillie. Ils m'ont même donné plein de documentation, gratuitement.
Donc ce dimanche, j'avais marqué TEFAF en gras et en rouge dans mon agenda. Ça veut dire quoi, TEFAF ? Ça veut dire : « The European Fine Art Fair ». Une initiative soutenue par The European Fine Art Foundation et 16 sponsors : Axa Art, Aon, Apollo, BNP Paribas Wealth Management, Deutsche Bank, Theodoor Gilissen Private Bankers, ING, KBC, Mees Pierson, QPark, The Singapore Freeport, VW, Veuve Cliquot, Le Figaro Magazine, Relais & Châteaux et RTZ.
Je sais que ça n'a pas beaucoup d'importance tous ces noms. Mais je tiens quand même à les citer : pour leur dire merci. Je sais aussi qu'il y a beaucoup de banques dans le lot : c'est important de le souligner - les banques ne font pas que des boulettes...
Donc la TEFAF c'est une Foire des Arts et Antiquités d'exception. Ça se passe tous les ans à Maastricht, Hollande, dans la première quinzaine du mois de mars. Et moi qui suis une fidèle depuis le début, je tiens à dire que c'est un endroit merveilleux.
Il n'y a qu'à la TEFAF que je puisse m'extasier sur des dessins originaux de Boucher, Egon Schiele, Gustav Klimt, von Stuck ou Rembrandt.
Il n'y a qu'à la TEFAF que je puisse passer de Richard Estes à Millais en passant dans le désordre par Régnier, Brueghel le Jeune, Fragonard, Gervex et les anonymes des 16è et 17è siècles.
Il n'y a qu'à la TEFAF que je puisse étudier à la loupe, sans garde, sans laser et sans problème un surmanteau impérial chinois brodé soie sur soie, le Wonder-bec tombé devant les écailles des dragons - qui avaient été réalisées avec des fils d'or en couchures... COURBES !!! J'en ai pleuré, tellement c'était beau.
Et enfin il n'y a qu'à la TEFAF que je retrouve sous un même toit Otto Jakob, Lalique, Cartier, Castellani & Giuliano, Fabergé ou Wièse. En gros plan et sans devoir faire la file pendant 3 heures.
Tout ça ne parlera qu'aux enragés de mon espèce. Mais n'empêche : la TEFAF, c'est l'apothéose annuelle de mes lectures et de mes recherches. Chaque année je suis plus à l'aise avec les styles, les périodes, l'histoire de l'art et les noms des artistes. Chaque année, en sortant de la TEFAF, j'ai l'impression d'avoir enrichi ma vie : en émotions, en beauté et en savoir.
Mais parlons de ce que ça coûte. Pour un revenu moyen, ce n'est vraiment pas bon marché. Il faut y aller, tout d'abord. C'est à 120 kilomètres de Bruxelles (mais je triche, je pars de beaucoup plus près que ça...) Ensuite, l'entrée pour deux personnes est à 90 € (oui, vous avez bien lu : 90 € - mais pour ce prix-là on a le catalogue en couleur de 639 pages, gratuitement). Le parking coûte 11,50 €, le vestiaire est à 2 € par personne et le moindre café à 5 €. Ne parlons même pas d'y manger : entre les 6 huîtres à 28 € et le verre de champagne à 15 €, il reste le cocktail glass de fruits de mer à 14,50 € et les 3 sushis à 11 €. Autant dire qu'il ne faut s'y rendre qu'après avoir pris un solide petit déjeuner maison.
Au final, quatre heures de TEFAF reviennent à 52,75 € par personne. À condition de ne rien y consommer, bien entendu. C'est-à-dire un peu plus de 13 € de l'heure. Finalement, ce n'est pas cher du tout. C'est en tout cas beaucoup moins ruineux qu'un cours d'histoire de l'art dans une institution privée.
Mais pourtant c'est beaucoup plus efficace, à mon avis. Il n'y a aucune comparaison possible entre étudier une oeuvre dans un bouquin et l'avoir juste sous son nez.
Il est très important de trouver une place dans le budget pour les événements comme la TEFAF. Bien sûr, tout le monde n'est pas accro à l'Art d'exception comme je le suis. Chacun sa passion : pour certains c'est le sport automobile, pour d'autres le jardinage ou encore le cinéma fantastique. L'important n'est pas ce qu'on aime, c'est la façon dont on vit sa passion.
Il faut que la passion soit nourrissante, qu'elle permette à celui qui la vit de s'élever toujours davantage, de devenir chaque jour une meilleure personne - c'est-à-dire une personne plus riche. Non pas plus riche en sous, mais plus riche en humanité et en connaissances. Parce qu'après s'être enrichi de cette manière, on est capable de faire quelque chose de magnifique : on peut partager.
Et vous, c'est quoi vos passions pas bon marché ?
À très bientôt,
Wonder Lisette.